Volée ou posée ?
Je n’ai toujours pas réussi à franchir ce pas. Tous les jours, je suis tentée et tous les jours je fais de superbes portraits d’inconnus… juste avec mes yeux.
Lorsque je n’ai pas mon Reflex, je m’accommode bon an mal an de la frustration ; quand je l’ai en main, il me vient des fourmillements dans l’index.
Mais rien à faire. Je n’ai encore jamais osé aborder un seul passant, un seul quidam pour lui demander l’autorisation de le photographier. J’ai pourtant croisé des « gueules » incroyables, inoubliables ; parfois au coin de ma rue, mais surtout en Asie, en Afrique, ou au fin fond de l’ouest américain, au pays des cowboys.
Lorsque mon fils nous accompagnait encore dans nos voyages, je me souviens que chaque fois que la tentation me prenait d’oser enfin demander ou que je me contorsionnais pour trouver un angle discret et actionner le déclencheur à l’insu de mon modèle, mon fils s’emportait presque, rétorquant : « Mais enfin, comment réagirais-tu si on te photographiait, toi ? Si un touriste te demandait d’immortaliser ta bobine ou, pire, si on te « shootait en loucedé » ?
Ce n’est pas tout à fait faux. Même si aujourd’hui, devenue moi-même « chasseur de têtes », cette situation m’amuserait.
Anne Jutras, photographe canadienne, s’est récemment posé la question : « Comment photographier un inconnu ? ». Son billet défend la thèse de la transparence. C’est, certes, s’exposer à un refus mais la paix de la conscience vaut bien un cliché manqué.
Voici quelques exemples de vrais-faux portraits pris à la dérobée cet été à Santa Fe (Nouveau-Mexique). Parmi elles, deux photos sont consenties et posées, on les reconnaîtra facilement !
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Parmi les photos posées, je crois deviner qu’une au moins est même placée sous la protection de la loi. Initiale F. prend décidément toutes les précautions. Bel exemple de déontologie en tout cas.
Cette photo fait bien partie des deux faites avec l’assentiment des sujets. Quand il s’agit en plus des forces de police qui posent, rien à craindre !
pour ma part je commence a en faire quelques photos d’inconnus dans la rue. Ma femme est sure qu’un de ces jour je vais me faire casser la gueule, mais pour l’instant tout va bien.
J’avoue que j’utilise a fond mon zoom (135mm). mais c’est vrai que c’est plus sympa quand les gens te repèrent et posent sans poser vraiment. ça m’est arrive une fois et la photo est plutôt réussie.
Ce serait dommage de recevoir un mauvais coup pour une photo…peut-être loupée ! Ce n’est pas ce que je crains mais ce n’est pas toujours évident d’aborder les gens.
C’est quelque chose sur laquelle je suis intransigeante .. pour moi-même en tant que photographe déjà.
Je ne photographie pas les gens sans leur demander l’autorisation. Souvent j’ai été tentée de le faire mais mon intégrité me le refuse.
Ton fils a parfaitement raison 😀 je le félicite 😀
Pas plus loin que cet ete une personne m’a shootée sans me le demander. Je suis allée vers lui et lui ai demandé de voir la photo et qu’il la detruise sous mes yeux.
En rue, à l’extérieur certes on peut photographier les gens sans leur demander, à condition de ne pas les viser expressement. S’ils sont dans une foule il n’y a pas de souci. Des gens qui se produisent en public non plus on peut les shooter sans leur demander et même les viser expressement ceux là 😉
En revanche shooter une personne sans qu’on voit son visage (de dos par exemple), c’est toléré.
Et si on voit trop une personne (visage) dans une foule il y a toujours moyen de flouter completement les visages.
Je trouve que la moindre des choses est de demander. On se verra certes essuyer pas mal de refus mais on se verra aussi ouvrir des portes.
Et lorsqu’on vous dit oui ne pas oublier de demander SI on peut DIFFUSER leur image, car là aussi nombre de personnes qui acceptent pensent qu’on va garder l’image pour nous dans notre ordinateur pour notre simple plaisir.
Bravo pour cette ligne de conduite qui t’honore. Je suis convaincue que c’est comme cela qu’un photographe doit se conduire. Par contre je me permets d’émettre un petit bémol sur le fait qu’on ne pense pas à la diffusion de la photo. A l’heure actuelle, je crois, au contraire, que c’est la première chose à laquelle pense le sujet. Mais peu importe, tu as raison, il faut expliquer ce que l’on va en faire 🙂
Jolis portraits! Quand on demande la permission ça nous sauve un paquet de difficultés reliées à la publication de l’image. Et puis, la plupart du temps, les gens acceptent. Encore tout récemment, j’ai demandé la permission de prendre une photo d’une dame avec son chien. Je lui ai expliqué que c’était pour mon blogue et elle a trouvé très cool. 😉
Merci Anne ! Bien sûr je suis convaincue que c’est toujours mieux. J’ai des portraits qui resteront toujours dans mes tiroirs car je ne me permettrai jamais de les diffuser et au final, je ne suis pas gagnante dans cette façon de faire.
Une photo non regardée n’existe pas vraiment.
Par contre, en demandant l’autorisation et en expliquant on peut perdre la spontanéité et le naturel du sujet.
En tous les cas bravo pour tous tes conseils de photographe qui sont toujours judicieux 🙂
J’aime bien la seconde et le barbu.
Tu as de bien belles photos en général!
Quant à demander ou pas… à chacun son avis! Je ne demande pas car je ne fais rien de mal, je fais de la photo! « Tout le monde » croit maitriser la loi et la loi relative à l’image…
Bon courage!
Certes, on ne fait rien de mal mais les bonnes intentions sont aussi difficiles à prouver que les mauvaises.
Personnellement, trouver incidemment ma photo sur la toile me mettrait dans de forts méchantes dispositions à l’égard de l’auteur de cette diffusion.
Selon ce que j’ai pu lire sur la photo de rue, et selon ce que j’ai observer, les grands « maîtres » de cette disciple ne demandent pas… La plupart des photos de rues connues mondialement (baisers, femmes, enfants, etc…) sont des clichés volés!
Libre à chacun… Cependant je ne sait pas ce qu’un quidam pourrait faire s’il voyait sa photo dans mon album… À part demander de l’effacer!
Ce n’est effectivement pas facile de débuter en portrait de rue. Pas techniquement, mais plutôt psychologiquement. Je conseille souvent de s’entrainer à couvrir les événements festifs publics, notamment les carnavals et les gay-prides. Les gens sont là pour s’amuser et se montrer. Donc les photographes sont plus que bien accueillis. Aucun risque ! Dans les autres situations, il faut faire attention au légitime droit à l’image, variable d’un pays à l’autre…