On me dit que j’ai l’œil.
C’est vrai ; je traque souvent “l’objet”, caché, là, dans le fouillis du déballage des brocanteurs.
C’est faux ; en fait, ce sont eux, les objets, qui vous font signe. Ce sont eux qui vous font de l’œil.
Elle était là, posée sur le trottoir, flanquée d’une multitude de vieilleries hétéroclites, plus ou moins déglinguées. Pas moyen d’y échapper, de faire semblant, de faire comme si…
Manège de la chineuse avertie :
Un premier passage. Mine de rien. Ne pas faire “l’intéressée”.
De toute façon… qu’est-ce que j’ai besoin d’une fontaine ? Pour la mettre où ? Sur le mur du fond ? Pas question…
Et puis c’est trop cher, c’est toujours trop cher.
Quoique. En y regardant de plus près…
Un deuxième passage.
Ça y est, je suis repérée.
On négocie encore un peu, pour la forme. Mais aucun doute, elle est pour moi, je le sais. Le vendeur aussi.
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