Prendre un nouveau départ pour enfin faire quelque chose de sa vie… qui n’en a pas rêvé ?
C’est l’idée de ce père.
Lui, dont la vie n’a été qu’un fiasco, qu’un formidable naufrage. Il veut se donner une seconde chance, prouver qu’il est un vrai père, lui, l’absent.
C’est décidé, il va vivre une année entière avec son fils ; dans une cabane, sur une île sauvage de l’Alaska, totalement isolée.
L’hydravion les dépose.
Excitation du père, légère inquiétude de Roy, le fils de treize ans.
Très tôt Roy s’aperçoit de l’inexpérience de son père et de la légèreté avec laquelle il a préparé cette expédition.
L’isolement, les ours, le froid, le manque de nourriture sont des dangers permanents et ce ne sont pas les défaillances du père, ses échecs à répétition, sa profonde dépression qui vont apporter un sentiment de confiance, de sécurité et de réconfort à Roy.
Il observe, analyse, juge ce père, mais ne dit mot. On fait semblant d’aller bien, de part et d’autre.
L’atmosphère est de plus en plus lourde, de plus en plus angoissante, jusqu’à la tragédie qui semble inévitable et qui pourtant surprend.
On ne lâche pas le livre… ou plutôt les deux livres, celui d’avant et celui d’après la tragédie. On va jusqu’au bout de ce roman sombre, obsédant, déroutant qui nous parle de la fragilité dévastatrice d’un homme.
Sukkwan Island est le premier roman de David Vann, édité chez Gallmeister. Il a reçu le Prix Médicis Etranger-2010.
David Vann, né en Alaska, professeur à l’université de San Francisco est passionné de navigation.
Son œuvre est profondément marquée par le suicide de son père, l’année de ses treize ans.
Caribou Island, son dernier roman, sort le 18 Janvier 2011, aux Etats-Unis.
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