Mais qu’est-ce qui les fait courir comme ça ? Tous les dimanches.
Des vieilleries. Des vieilleries qu’ils achètent dans les brocantes. S’en débarrasser, cela se conçoit aisément, chercher à les vendre, pourquoi pas ? Mais se précipiter, dès l’aube, faire des kilomètres pour acheter des chaises défoncées, des étoffes défraichies, des abat-jour cabossés, des tasses ébréchées ou encore des cadres déglingués, force est de reconnaître que cela peut dépasser l’entendement.
On vend de tout dans ces brocantes. Il y a même des objets dont on ignore identité et fonction ; des bouts de choses que l’on tourne et retourne dans ses mains afin de comprendre… dans quel sens on doit les regarder.
Eh bien oui, il faut être un spécialiste, un expert ou tout simplement un passionné pour fouiner et marchander dans les brocantes et vide-greniers. C’est ça la chine, on y devient vite accro. Plaisir de l’insolite, de l’unique, de l’exceptionnel.
Il y en a pour tout le monde et pour toutes les bourses. Collectionneurs, décorateurs, bricoleurs en tous genres, nostalgiques, branchés, tous s’y retrouvent.
Ils repartent les bras chargés de leurs trouvailles emballées dans du papier journal. Ils ont tous fait de bonnes affaires, ça va sans dire.
Tout se vend, tout s’achète, rien ne se perd, tout se transforme, dirait Lavoisier… enfin presque.