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Archive for 3 mars 2012

Le tapis du salon”. C’est le titre du recueil et de trois des dix-huit nouvelles qu’il contient.

Dix-huit histoires courtes, improbables, où le destin des personnages, d’un mot, bascule irrémédiablement. Le drame est omniprésent. La phrase courte, énergique. Les chutes, implacables.

Détonant ! Annie Saumont, petite silhouette frêle et discrète, est un auteur à l’écriture efficace, cinglante, noire, directe.

Extrait : dernières lignes de Falaises (page 55), histoire d’un garde-côte, plongeur émérite, poète d’occasion qui participe au concours : le Printemps des Poètes.

Il a passé une journée à composer son poème.
C’est le printemps.
Il a dormi sur la falaise. Se réveille. Barre un mot sur la page. Hésite. Ne sait plus quand ne sait plus où ne sait plus ce qu’il a écrit.
Ne sait plus l’heure.

Il plonge étourdiment. Mais un plongeon superbe.
Il est en bas, immobile, vautré sur le sable blanc, brisé, disloqué, vaincu….
L’eau est loin, juste un trait bleu.

La mer est basse.

Le tapis du salon” (Juillard-2012) est le dernier livre d’Annie Saumont, novéliste hors pair, plusieurs fois récompensée. Elle a reçu en 1981 le prix Goncourt de la nouvelle pour “Quelquefois dans les cérémonies” (Gallimard).

Elle a également traduit John Fowles et J. D. Salinger (voir l’article de Josyane Savigneau, intitulé  Le verbe bref, dans « le Monde des Livres » du vendredi 2 mars 2012).

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