Il y a quelques années, on a assisté à un renouveau de la fête d’Halloween. Enfin… renouveau, c’est vite dit, puisqu’à ma connaissance, l’évènement ne s’était jamais inscrit dans la longue liste de nos traditions ; traditions dont on sait qu’elles ne sont bonnes que pour ceux qui sont en manque d’imagination. Bref.
Dès le 20 octobre, je me souviens, les vitrines des magasins se mettaient à l’orange et au noir. S’y entassaient dans un macabre bric-à-brac citrouilles hilares, sorcières à balais, toiles d’araignées, squelettes brinquebalants ou animés, crânes édentés et monstres grimaçants. Pour l’occasion, on dévalisait les caves et les greniers afin d’en exhumer les objets les plus poussiéreux, les plus hétéroclites et surtout les plus inquiétants.
Le 31, à la nuit tombée, des hordes d’écorchés, de vampires et de zombies, râlant, ricanant, vociférant envahissaient les rues du centre-ville. Les enfants, ravis, gavés de mauvais bonbons jusqu’à l’écœurement et en proie à des peurs délicieuses, y occupaient les premiers rangs, exonérant leurs parents, précautionneusement cachés derrière leurs masques et leurs faux nez, de leur propre jubilation. Ces parades, apparemment spontanées et orchestrées en loucedé par les associations de commerçants se terminaient à la mi-nuit devant d’immenses chaudrons remplis de soupe au potiron ou de vin chaud. Il y avait du rire, de la joie et très peu de débordements, ce qui, somme toute, autorisait qu’on s’accommodât aussi du ridicule.
Dès le lendemain, les commerçants faisaient place nette dans leurs vitrines afin de les préparer, presque dans l’urgence, aux scintillements de Noël, éminemment plus lucratifs.
Car là était bien le nerf de la fête. Faute de gonfler les chiffres d’affaires, Halloween a fait long feu.
Mes citrouilles en rient encore.
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Halloween à ma manière.
Pas vraiment inspirée par les sorcières édentées et grimaçantes, j’ai peint des couronnes sur mes citrouilles et potirons !
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