Par trois fois avant mon départ, on m’a posé une question étrange :
« Ah, vous allez en Afrique du sud ? Et dans quel pays ? »
Les luttes sanglantes contre l’apartheid (aboli en 1991) seraient-elles déjà oubliées ? Si tel est le cas, l’effrayant mot de Keynes : « L’éternité, ici-bas, c’est trois générations » devient une déclaration d’optimisme. Passons…
L’Afrique du sud est un beau, un très beau pays que la fin du régime de la honte n’a évidemment pas fait entrer dans le monde des Bisounours. L’égalité des revenus n’a guère progressé depuis la fin de l’apartheid et, corollairement peut-être, la criminalité y reste élevée et la corruption règne. L’apprentissage de la démocratie est un long processus, d’autant plus difficile en Afrique du sud qu’il intervient après des décennies d’obscurantisme, de tyrannie et de sauvagerie institutionnelle.
Sur les 4000 km qui nous ont conduits de Johannesbourg au parc Kruger en passant par le Drakensberg et le KwaZulu-Natal, on a croisé autant de motifs d’inquiétude que de raisons d’espérer. On essaiera, après ce second voyage, de ne conserver que ces dernières.
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Soweto, la seule ville au monde à avoir vu naître deux prix Nobel de la paix :
l’archevêque Desmond Tutu et le président Nelson Mandela.
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Soweto : le « Hector Pieterson Memorial », avec la photo de Hector Pieterson, cet écolier de 12 ans, première victime des violences policières lors des soulèvements de juin 1976.
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La double entrée du musée de l’apartheid à Johannesbourg.
Un exemple d’humour noir à visée pédagogique.
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Jacaranda en fleurs dans Johannesbourg.
Johannesbourg (surnommée Joburg ou The Wild City), est située à plus de 1700 d’altitude dans une région aride, peu favorable à l’implantation humaine. Sa fondation en 1887 est le résultat d’une véritable ruée vers l’or, après la découverte d’un important gisement aurifère.
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Le taux de criminalité à Johannesbourg justifie même la protection des chantiers de construction.
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« Shanty houses » (bidonvilles) dans Soweto, habités principalement par des immigrés clandestins.
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Dans un village, près de la frontière du Mozambique.
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Les « Orlando Towers », vestiges de l’ancienne centrale à charbon de Soweto, désaffectée en 1998. L’une des tours sert aujourd’hui de panneau publicitaire, l’autre porte une fresque en hommage à Nelson Mandela et à la résistance noire. Elles sont aussi utilisées par les amateurs de sensations fortes et de sports extrêmes lors de concours de sauts à l’élastique (bungee-jumping).
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Le « car-jacking », une pratique suffisamment courante pour que, dans certains secteurs, les autorités locales jugent utile d’alerter les automobilistes.
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Sowetan fast-food restaurant