J’avais pensé aller voir la collection Chtchoukine à la Fondation Vuitton et puis ça ne s’était pas fait. L’annonce, courant février, de la prolongation d’une semaine de l’exposition m’offrait une dernière chance et, comme si la ville lumière craignait que cela ne suffît pas, elle en rajoutait – si l’on peut dire – une couche avec l’ouverture, au Louvre, de la rétrospective Vermeer.
L’escapade parisienne, rapidement mise sur pied, s’annonçait pluvieuse. Qu’à cela ne tienne, Paris sous la pluie a ses charmes, surtout si l’on est en couple et qu’on n’emporte qu’un parapluie.
Il devait pleuvoir, il a plu. Pour le reste, c’était une réussite totale et nous avons enchaîné, sans attente et sans bousculade – grâce à un faisceau de circonstances heureuses – tous les évènements inscrits au programme.
D’abord, la Fondation Vuitton, qui avait lancé, pour cette dernière semaine, l’opération Morning Chtchoukine pour les lève-tôt nous permettant ainsi de découvrir dans d’excellentes conditions l’architecture du bâtiment comme l’incroyable collection du marchand de tissu moscovite. Dans la foulée, un crochet par le musée Marmottan où débutait l’exposition Pissarro concluait une première journée sans faute.
Le lendemain, c’était Vermeer, au Louvre, où là encore, notre bonne étoile nous a permis d’atteindre, en moins de ¾ d’heure, les cimaises où sont accrochés 12 tableaux du maître de la lumière (soit un tiers de sa production) et même s’il n’y avait pas le petit pan de mur jaune de la vue de Delft, on comprend assez vite ce qui faisait dire à Bergotte, ce personnage de Proust : « C’est comme ça que j’aurais dû écrire ».
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On prend son temps devant Matisse.
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Il manquait de soleil sur « L’Observatoire de la lumière » de Daniel Buren, installation temporaire de 3600 verres colorés sur les voiles de la Fondation Vuitton.
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Poissons rouges – Henri Matisse.
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La cueillette des fruits – Paul Gauguin.
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Le déjeuner sur l’herbe – Claude Monet.
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Sept heures du matin, pour le Morning Chtchoukine.
Génialissime idée que ce regard posé sur les regardeurs – dont Marcel Duchamp disait qu’ils font l’œuvre autant que l’artiste. Bravo !