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Au Louvre, l’exposition Vermeer vient de fermer ses portes sur un immense succès. Pendant trois mois, les visiteurs, venus du monde entier, se sont pressés, tels des papillons attirés par la lumière, autour d’une douzaine de chefs-d’œuvre du maître hollandais.
La construction de ses tableaux, la rigueur de la perspective, la vision par plans, font dire à des experts que Vermeer aurait utilisé la camera obscura.
Ceci n’est qu’une hypothèse, mais ce qui est sûr, c’est que bien avant les impressionnistes, bien avant l’invention de l’appareil photographique, Vermeer s’est imposé comme le maître de la lumière. Cependant, alors que les impressionnistes – se sentant en quelque sorte dépossédés de leur art par une innovation technique qui en menaçait l’existence même – se concentreront exclusivement sur la lumière, Vermeer l’intègre à ses compositions, sans concession du détail ni de la précision, pour offrir au regardeur une qualité, un rendu et des effets que, précisément, longtemps après, les photographes du portrait chercheront à restituer.
Tombé dans l’oubli après sa mort en 1675, Vermeer n’est redécouvert que pendant la seconde moitié du XIXe siècle, après qu’en 1866, une série d’articles lui ont été consacrés par Théophile Thoré-Burger, dans la Gazette des Beaux-Arts. La première photographie couleur datant de 1861, il est bien tentant – quand on regarde ses tableaux aujourd’hui – de voir dans cette concomitance beaucoup plus qu’une coïncidence fortuite.
Vermeer a peint avec un regard de photographe et les photographes d’aujourd’hui n’ont pas fini de tirer les enseignements de sa technique.
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