La terre est bleue comme une orange
Jamais une erreur les mots ne mentent pas
Ils ne vous donnent plus à chanter
Au tour des baisers de s’entendre
Les fous et les amours
Elle sa bouche d’alliance
Tous les secrets tous les sourires
Et quels vêtements d’indulgence
À la croire toute nue.
Les guêpes fleurissent vert
L’aube se passe autour du cou
Un collier de fenêtres
Des ailes couvrent les feuilles
Tu as toutes les joies solaires
Tout le soleil sur la terre
Sur les chemins de ta beauté.
Paul Eluard, L’amour la poésie, 1929.
J’adore Paul Eluard.
Agréable rappel poétique qui donne l’envie d’exhumer d’autres textes d’Eluard, plus sombres en l’occurrence, et moins optimistes sur le pouvoir des mots. Ainsi, celui-ci :
« Tout est brisé par la parole la plus faible
Ombre d’idée idée de l’ombre mort heureuse
Le feu devient eau tiède et le pain en miettes
Le sang farde un sourire et la foudre une larme
Le plomb caché par l’or pèse sur nos victoires
Nous n’avons rien semé qui ne soit ravagé
Par le bec minutieux des délices intimes
Les ailes rentrent dans l’oiseau pour le fixer. »
Et puis ces quelques vers aussi, dégoulinant de douleur et tracés au lendemain de la mort brutale de sa femme, Nusch :
« Vingt-huit novembre mil neuf cent quarante-six
Nous ne vieillirons pas ensemble.
Voici le jour
En trop : le temps déborde.
Mon amour si léger prend le poids d’un supplice. »
Bonjour Soizic, ce poème me rappelle ma jeunesse et j’aime beaucoup sa poésie dans ses différents styles.
merci pour ce partage
bon dimanche à toi
bises audoises
Bonjour soizic,
J’adore Eluard, c’est toujours un régal de s’évader avec lui. Je ne m’en lasse jamais.
Quelle chance, tu as trouvé du bleu dans la nature 🙂
Bon dimanche à toi
Val